L’engagement d’un débat au Sénat
Nadia SOLLOGOUB a obtenu du Sénat l’engagement d’un débat sur la juste place du bénévolat dans la société française. Le bénévolat est essentiel à la vie et d’autant plus dans les territoires ruraux. . Nadia SOLLOGOUB a ouvert ce débat au Sénat dont elle rêvait le mercredi 13 mars 2019:
BUDDHA:
Des milliers de bougies peuvent être allumées à partir d’une seule bougie, et la vie de cette bougie n’en sera pas écourtée. Le bonheur ne s’amoindrit jamais s’il est partagé.
Retranscription synthétique de l’intervention de Nadia SOLLOGOUB:
Je remercie notre président d’avoir accepté d’organiser le présent débat sur la « juste mesure du bénévolat » et pas seulement le bénévolat ; j’en rêvais comme bénévole dans la Nièvre : je rêvais de pouvoir un jour porter cette voix-là, ces mots-là, à la tribune du Parlement.
Le bénévolat est un maillage discret, subtil, mais omniprésent et indispensable dont la perception varie selon le lieu où il est exercé et l’expérience de chacun. Comme l’amour, comme la générosité, il ne se quantifie pas. Je ne vous donnerai donc aucun chiffre. Je choisirai donc une méthode inversée. Mais que se passerait-il si le bénévolat, notamment associatif, disparaissait de notre société ? Les associations culturelles, sportives, sociales et solidaires jouent un rôle indispensable. Il ne resterait, sans elle, plus grand-chose de notre vie quotidienne. Ce serait la fin du nombre d’activités artistiques, sportives, de commémorations, d’aide aux devoirs, de visiteurs dans les Ephad, de bibliothèques, etc. Si la Croix-Rouge, les Restos du coeur, l’Ordre de Malte et Emmaüs n’existaient pas, que se passerait-il ? Une révolte d’affamés ?
Je tiens à cet égard à votre disposition le témoignage de l’employée d’une petite bibliothèque communale, où 600 livres sont empruntés chaque année pour 502 habitants. En 2017, elle a dû signer une convention avec la bibliothèque départementale, créer une adresse mail, saisir des données, communiquer des chiffres par habitant – tout ceci pour quoi ? Des heures de travail, sans pouvoir mesurer le pourquoi – si vous pouvez m’éclairer, Monsieur le ministre… Un point de lecture de proximité est indispensable, mais il ne faut pas décourager les bénévoles qui s’y investissent plus par trop de paperasserie.
En milieu rural, la plupart des élus sont bénévoles. Sans bénévolat, il n’y aurait plus d’élections. Les élus ont donné quatre dimanches à cette activité en 2017.
L’entretien des communes comme le champ de la sécurité civile repose sur le bénévolat. Bernadette, maire d’une commune rurale depuis vingt ans, ne touche aucune indemnité. Elle offre gracieusement timbres et vins d’honneur et son mari tond les pelouses avec son tracteur. Son cas n’est pas unique, bien au contraire, mais il n’est pas visible depuis Paris.
Prendre la juste mesure du bénévolat, c’est comprendre qu’il porte notre pays à bout de bras. Le sous-estimer serait prendre un risque de paralysie générale.
Ce n’est pas en additionnant plusieurs pauvres qu’on fait un riche. Il faut au contraire soutenir les bénévoles. Qui pour remplacer le mari de Bernadette qui tond la pelouse communale ? Un agent, puis deux, pour le remplacer en cas de congés, sans compter l’achat du tracteur, son entretien et le carburant…
« Se sentir utile et faire quelque chose pour les autres, voilà notre moteur », disait un président d’association.
Préservons le bénévolat, trésor inestimable. Avant de décourager définitivement les bénévoles français, que l’État fasse ses comptes : a-t-il les ressources nécessaires pour le remplacer ?
La trésorerie des associations
Le Sénat a débattu le 9 juillet 2019 de la proposition de loi visant à améliorer la trésorerie des associations. Nadia SOLLOGOUB est intervenue lors des débats en tant qu’oratrice du Groupe Union Centriste: