Hommage de la promotion Général Robert CAILLAUD à son parrain

Un simple pont peut changer bien des destins

Nadia SOLLOGOUB présente à Decize le 10 septembre 2021 aux côtés de la 207ème promotion des élèves officiers de Saint-Cyr Coëtquidan:

Vendredi 10 Septembre, une délégation d’officiers de la promotion s’est rendue à Decize pour rendre hommage au Général Caillaud. Une plaque commémorative a été installée à l’endroit même où, dans la nuit du 9 au 10 septembre 1944, il a défendu avec ses maquisards le pont de Décize. Cette journée a également été marquée par une cérémonie, un défilé militaire aux côtés du 152e Régiment d’Infanterie, ainsi que des rencontres avec d’anciens combattants.
Discours du maire de Decize, Justine GUYOT:
« Un simple pont peut changer bien des destins « 
Hommage de la promotion Général Robert CAILLAUD à son parrain. 🇫🇷
« Robert CAILLAUD n’était pas Decizois, nul n’est parfait, mais notre ville lui est redevable pour avoir participé, avec son maquis, aux combats de la libération dont celui du pont de Decize dans la nuit du 9 au 10 septembre 1944. À l’origine de cette libération , il y a l’audace de la France libre et le courage de la Résistance. L’audace de la France libre, c’est celle du Général de Gaulle lançant le futur Maréchal LECLERC sur la capitale pour prendre les Allemands de vitesse malgré les consignes américaines. Le courage de la Résistance, c’est celui de jeter ses forces dans la bataille au mépris du danger alors que l’ennemi est encore présent sur notre territoire. Ce qui est le cas en septembre 1944. Dans la nuit du 9 au 10 septembre, les Allemands tentent de traverser la Loire. Après un bref engagement, ils se retirent, laissant trois morts au Gué-du-Loup. En face, dans le faubourg d’Allier, un commando de six hommes appartenant à la compagnie Goaille croise les éclaireurs ennemis qui semblent préparer un nouvel assaut. Les Français traversent le fleuve à la nage et donnent l’alerte. Les Allemands déclenchent alors un tir de mitrailleuses, de mortiers et de fusées éclairantes sur la ville. Des obus éclatent près de la place Hanoteau, dans un pâté de maisons appelé « la cour des miracles ». Un enfant est tué, Yvon PAPIER ; il avait treize ans. Une dizaine de personnes sont blessées, dont trois grièvement. Un autre touche de plein fouet le bâtiment Cliquet, mais les guetteurs ont eu le temps de protéger leurs positions par des colmatages et des sacs de terre.
Les fusils mitrailleurs en position face au pont et un canon de tranchées placé sur la terrasse de l’école Sainte-Marie répliquent par des tirs croisés. Au Gué-du- Loup et au barrage, les patrouilles ennemies rebroussent chemin, se heurtant à des tirs violents. C’est alors que le pont saute.  La prise ou la défense d’un pont est, depuis toujours, un élément clé dans une stratégie militaire. Pour une ville comme Decize, détruire un pont n’est pas anodin. Après la destruction du pont en 1944, il a fallu des années pour reconstruire : toute la circulation d’une rive à l’autre du fleuve dépendait alors de passerelles insuffisantes, instables, à la merci des crues.
Mais cet acte a forcé les Allemands à rebrousser chemin.  S’ils avaient réussi le 10 septembre à franchir la Loire à Decize, après les durs harcèlements des jours précédents, les soldats de la colonne Elster se seraient certainement livrés à de terribles représailles. La Nièvre avait déjà suffisamment de communes martyres.
Le major anglais MAC PHERSON, qui a assisté à la destruction du pont de Decize, a écrit plus tard : « L’opération clef a certainement été celle du pont de Decize, la nuit du 9 au 10 septembre. […] Le général ELSTER et un colonel commandant les opérations m’ont déclaré très clairement que la capitulation avait été causée entièrement par l’impossibilité où ils s’étaient trouvés à traverser la Loire et l’Allier , au cours de leur marche vers l’est, ce qui avait pour conséquence d’exposer l’arrière de leurs colonnes ainsi arrêtées à des attaques aériennes possibles.
Un simple pont peut changer bien des destins.
Merci au Général Robert CAILLAUD d’avoir participé , avec ses compagnons, aux affrontements ayant accéléré la libération de Decize.
Merci à la 207ème promotion de l’école spéciale militaire Saint-Cyr Coëtquidan de l’avoir choisi pour parrain. Promotion Général Caillaud
Nadia SOLLOGOUB s’exprime sur les réseaux sociaux à propos de cet évènement d’une très grande tenue:
La 207ème promotion des élèves officiers de Saint-Cyr Coëtquidan ont choisi pour parrain le Général Robert Caillaud qui avait contribué, alors qu’il était un jeune officier, avec son maquis, à la libération du Pont de Decize. Ce fut une des victoires décisives des Alliés. La ferveur et l’engagement des jeunes officiers présents à Decize en ce mois de septembre nous ont bouleversés. Parmi eux, un jeune qui a fait ses classes préparatoires dans la même école que moi: l’école Sainte-Geneviève à Versailles (dite « Ginette » ou « B.J. »). Je suis donc son « ancienne », et fière de l’être !

Les commentaires sont clos.